Mes images ne prétendent pas élucider un récit : elles en suggèrent les contours. Elles évoquent plutôt qu’elles n’expliquent, ouvrent des portes plutôt qu’elles n’en ferment. Chaque photographie est un fragment minuscule d’une expérience vécue — un éclat précis, dense, révélateur. C’est justement dans cette tension entre la partialité du regard et la richesse du détail que réside, à mes yeux, toute la force de ce médium. Cette ambiguïté fertile, cette part laissée à l’imagination du spectateur, est ce qui me captive depuis toujours.

Mon parcours m’a peu à peu conduit à explorer les multiples dimensions de la photographie. Formé en tant que photographe plasticien, j’ai d’abord développé une pratique tournée vers des projets personnels, souvent présentés en galerie. Puis, installé au Canada, j’ai orienté mon travail vers des sujets éditoriaux plus ancrés dans les réalités sociales : « Fish », une immersion parmi les pêcheurs philippins ; « Queens », un reportage sur la communauté trans, primé au New York Photo Festival ; ou encore « Eastside Stories », chronique visuelle du quotidien des habitants du Downtown Eastside de Vancouver, récompensée par le prix de l’Ani à Visa pour l’Image.

Depuis une quinzaine d’années, j’ai cofondé les Galeries Wallpepper ainsi que l’agence Colorstock, structures au sein desquelles j’alterne entre des commandes pour des entreprises et des recherches artistiques plus personnelles, exposées en galeries ou en institutions. Cet équilibre entre création libre et commande nourrie m’offre un terrain d’expérimentation riche et en constante évolution